- dindonner
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⇒DINDONNER, verbe.A.— Empl. trans. Tromper (quelqu'un) (cf. dindon B). Se laisser dindonner.• [Un vieux monsieur :] — ... si je ne rentrais pas au logis, tous les soirs, à l'heure, eh bien! il y en aurait des scènes... Qu'est-ce que tu as fait? tu sens le cigare et la bière, elles te dindonnent et elles se moquent de toi...HUYSMANS, En ménage, 1881, p. 159.— Part. passé adj. Mari, amant dindonné. Trompé (cf. dindon B 2 spéc. b).B.— Empl. intrans., rare. Marcher comme un dindon (cf. ce mot A). Les beaux garçons, il est vrai, avaient une façon de dindonner qui l'écœurait [Gourgaud] (MAGNANE, Bête à concours, 1941, p. 18).— P. anal. Une énorme jupe cloche bleu charrette dindonna jusqu'au rebord (GIONO, Triomphe vie, 1941, p. 145).Rem. On trouve dérivé de ce sens le subst. masc. dindonnement (cf. LÉAUTAUD, Journal littér., 1, 1893-1906, p. 223) et l'adj. dindonnant, ante : Il était là, le ministre (...) bavard et prétentieux, doublé d'une énorme femme minaudière, tous deux appareillés, dindonnants (L. DAUDET, Astre noir, 1893, p. 22).Prononc. et Orth. :[
], (je) dindonne [
]. Étymol. et Hist. 1828 se laisser dindonner (VIDOCQ, Mém., II, 349 [Tenon] ds QUEM. Fichier). Dér. de dindon étymol. 2; dés. -er. Fréq. abs. littér. :8. Bbg. PAMART (P.). Écriture artiste et créations verbales. Vie Lang. 1970, p. 305 (s.v. dindonnerie). — QUEM. 2e s. t. 2 1971.
dindonner [dɛ̃dɔne] v. tr.ÉTYM. 1828; de dindon, 2.❖♦ Fam. et vieilli. Abuser, duper avec facilité. || Il s'est fait dindonner. ⇒ Duper. — Au p. p. || Mari, amant dindonné, trompé.1 (…) je suis vengé, votre mari l'a su ! Je lui ai catégoriquement démontré qu'il était dindonné, ce que nous appelons refait au même… Madame Marneffe est ma maîtresse (…)Balzac, la Cousine Bette, Pl., t. VI, p. 401.2 « Retors mais naïf », notais-je l'autre jour à propos du M. R. P. On ne saurait être plus dindonné qu'il ne l'est.F. Mauriac, Bloc-notes 1952-1957, p. 130.
Encyclopédie Universelle. 2012.